amoureux

On lit quoi en février?

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Qu’on aime fêter la Saint-Valentin ou pas, qu’on ait un (e) amoureux (se) ou pas, le 14 février c’est une bonne excuse pour s’offrir ou offrir des livres. Enfin, ce n’est que mon avis. De toute manière, en ce qui me concerne, toutes les occasions sont bonnes pour se plonger dans un roman.

Alors je vous ai préparé une sélection de quelques livres pour ce mois de février. Pour Raphaëlle Giordano, Cupidon a des ailes en cartons (éditions Plon). Agnès Abécassis est quant à elle prise de panique avec Au secours, il veut m’épouser! (Le Livre de poche). Les fans d’Elena Ferrante seront aux anges avec Frantumaglia (éditions Gallimard). L’amour est toujours dans l’air avec Chiara Moscardelli et son roman paru en 2017 Quand on s’y attend le moins (éditions Belfond).

Bien entendu, n’hésitez pas à partager avec moi vos coups de coeur littéraires! Et d’avance, passez un beau mois de février.

La fausse bonne idée

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Copyright Michael Carpentier
Copyright Michael Carpentier

Je dois avouer que ma positive attitude a nettement baissé de niveau au fil des minutes qui défilaient. Je me suis regardée dans le miroir de ma chambre et je me suis trouvée d’un coup absolument pathétique. Mais je savais bien que ça ne servirait à rien d’appeler Faustine, et d’annuler le plan sauvetage. C’est donc en traînant les pieds que j’ai découvert la tenue du jour. Je n’en croyais pas mes yeux. Il devait y avoir une erreur! J’ai pris l’ensemble plusieurs fois entre les mains, je l’ai tourné dans tous les sens. Là j’étais vraiment larguée.

Ma meilleure amie avait sélectionné pour moi un jean de coupe classique, avec un chemisier blanc, une ceinture dont la seule fantaisie était les strass ornant les initiales du créateur, des ballerines. Non?! Sérieusement? Des ballerines. Faustine était tombée sur la tête. Pas d’accessoire, sauf un head-band et un sac à main noir à porter en bandoulière. J’ai immédiatement sauté sur mon téléphone pour lui demander des explications.

– Je savais que tu allais m’appeler!, a aussitôt répondu Faustine sans me laisser le temps de placer un mot. Ne panique pas, tout est sous contrôle.

-Sous contrôle? Je n’en ai pas l’impression!

-Ce soir, on change de stratégie. Je t’ai inscrite à un cours de cuisine pour célibataire. Traîner dans les bars, jouer à la femme fatale… ça ne fonctionne pas. Il est temps de passer à la vitesse supérieure. Que tu le veuilles ou non.

Le ton et la détermination de Faustine ont eu raison de mes objections. Je n’ai même pas essayé de les formuler. Je savais que je n’aurais pas le dernier mot de toute façon. Et c’est bien pour cela que je l’avais choisi comme « marraine ».

-Maintenant, habille-toi. Je passe te chercher dans vingt minutes.

-Ok.

Vingt minutes plus tard, je mettais la dernière touche à mon maquillage, quand la sonnette de la porte d’entrée a résonné. C’était Faustine. Elle m’a analysé sous toutes les coutures avant de me donner son feu vert.

-Allez c’est parti! Tu vas passer une bonne soirée. C’est un cours pour débutant. Donc tu devrais bien t’en sortir.

-Pour débutant? C’est une plaisanterie! Tu sais que j’adore cuisiner! C’est même moi qui prépare tes dîners en amoureux, alors que fais croire à ta proie du moment que tu as passé la journée derrière les fourneaux!

-Et bien, comme ça tu auras un avantage sur les autres. Et tu pourras plus facilement choisir ton cavalier. Parce que j’oubliais de te dire : vous cuisinerez en duo.

-Super! J’imagine déjà la scène. Je vais me retrouver entourée de vieux garçons libidineux, et de vieilles filles qui passent leur week-end à la bibliothèque municipale. Je te remercie d’avance. Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu as d’un coup changé de stratégie!

Si j’avais su ce qui m’attendais, je pense que j’aurais moins rechigné à suivre ce nouveau plan…

Le plus beau métier du monde? 11

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Copyright Creative Commons/David Vergara
Copyright Creative Commons/David Vergara

Peu de temps avant mon accouchement, une amie – qui se reconnaîtra forcément – m’a interrogé sur le passage de la vie à deux à trois. Parce qu’il est vrai qu’on ne jouit plus de la même liberté avec un enfant. Cela peut être perçu comme une contrainte – ce qui a été mon cas pendant de nombreuses années – mais ça ne se passe pas forcément comme ça finalement! On s’organise différemment et bien sûr au début toute notre vie tourne autour de Bébé. Ce qui en soit est un pur bonheur…la plupart du temps. Soyons honnêtes: terminées les escapades à deux à la dernière minute, finis les dîners au restaurant en tête à tête programmés le jour même (à moins d’avoir une baby sitter disponible très facilement)… La liste est longue des activités qu’on ne peut plus faire comme avant. Et il faut être bien conscient de cela avant de se lancer. Mais normalement si on est vraiment prêt, on ne s’inquiète pas pour tout ça!

Cela ne signifie pas pour autant qu’on arrête de vivre. Oui on peut aller au cinéma en amoureux voir le dernier volet d’une saga que vous adorez depuis des années. Oui vous pouvez partir en week-end sans votre Loulou dans cette capitale européenne que vous rêvez de visiter depuis si longtemps. Oui, vous arrivez à voir vos amis, mais d’abord en journée. Les soirées sont plutôt consacrées au dodo… Il suffit de s’organiser. Et il faut même se forcer à se ménager du temps à deux, sinon on risque vite de se perdre de vue…

Alors oui, devenir parent ça change la vie. Mais au final, votre vie est telle que vous vous la construisez. Restez maître de votre quotidien et de votre avenir! Ce n’est pas simple, mais on peut y arriver… Surtout quand vous avez un super conjoint pour vous épauler. Car le Papa n’est pas une option. Il joue le même rôle que la Maman. N’en déplaise aux Autres, catégorie des Mamans qui pensent prendre soin d leur enfant mieux que le Papa! Mais là aussi, ce n’est que mon avis…

Le Bon choix – chapitre 10

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CC Adrien Copyright Creative Commons/Adrien

Je fulmine ! J’ai envie d’exploser. Cet homme que je croyais connaître ressemble de plus en plus à un étranger. Il s’est foutu de moi ! Je me souviens encore de la façon dont il m’a convaincu de passer notre lune de miel en Italie. Je rêvais d’une île paradisiaque. Et finalement Jeff est parvenu à me faire pencher pour Venise, qui serait « bien plus romantique ». Comment ai-je pu être aussi stupide ! Je le pensais honnête, vrai… J’étais sure jusqu’à aujourd’hui qu’il était l’homme de vie, la personne avec qui j’allais passer le reste de mes jours… Je lève les yeux et je croise le regard interrogateur de Julia. Normalement, je devrais me jeter sur elle, l’accuser de tous ces maux. Mais j’éprouve de la compassion pour elle. Visiblement, elle ne s’est jamais remise de leur rupture. Si seulement elle savait que ça a été une chance pour elle de ne pas s’engager avec mon époux. Elle en serait au même point que moi maintenant. Mariée avec un homme que tout le monde admire, tant il semble m’être dévoué. Quoi qu’il arrive, il me fait toujours passer avant tout le reste, avant lui-même. Pourquoi alors cette mascarade si c’était pour vivre dans le déni toutes ces années ? Voir en moi la relation perdue qu’il avait avec Julia ? Je ne comprends pas. La situation est catastrophique. Ça ne pourrait pas être pire. Ah si ! C’est possible : le portable de Julia se met à sonner. Lorsqu’elle voit le nom de l’interlocuteur sonner, elle rougit et coupe l’appel. Je sais alors que c’est Jeff. Il a du croire qu’elle a essayé de le joindre tout à l’heure, alors que c’était moi … Cette histoire est digne d’un scénario hollywoodien ! Je décide d’enfoncer le clou.

-Vous ne décrochez pas ?

– Euh, non. Ce n’était pas important. Je le rappellerai plus tard.

– Le ?

– Euh oui, c’était un ami.

– Ah, je comprends ! Votre amoureux (je ne sais pas comment j’arrive si bien à me contenir et à donner le change) ! C’est certain que vous ne devez pas avoir envie d’avoir une conversation intime en ma présence.

– Non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas mon amoureux. C’est juste un ami…

– C’est bizarre ce que vous dites. Car vu votre réaction, j’ai bien l’impression qu’il s’agit plus que de l’amitié.

– Oh je ne veux pas vous embêter avec ça. D’autant que nous arrivons à la station.

– Et bien, profitons de cette pause pour papoter.

– Euh d’accord, si vous voulez.

Julia arrête la voiture devant la pompe. Je sors en même temps qu’elle. Elle commence à remplir le bidon d’essence, et je la relance.

 – Dites-moi tout !, je commence avec un sourire avenant. Julia semble se dérider. Elle va craquer, je le sens.

– C’est une longue histoire. En fait, cet homme est mon premier amour. Et je crois bien qu’il sera toujours le seul et unique. Cela fait peu de temps que nous nous sommes retrouvés. Alors je ne sais pas trop où ça va nous mener, et même si ça va nous mener quelque part. En fait, il me manque. C’est juste ça. Je n’ai aucune envie de mettre le foutoir dans sa vie.

Je m’apprête à l’assaillir de questions, mais Julia se sauve pour aller régler le pompiste. Grrr ! C’est dommage. Je tenais le bon bout. Elle risque fort de se replier sur elle-même. Parce qu’elle croit franchement qu’elle va pouvoir réapparaître ainsi dans la vie de Jeff, et s’y faire une place, aussi petite soit elle ! Certainement pas ! En même temps, si elle pense que c’est possible, c’est peut-être parce que mon mari lui a laissé entendre que ça l’était ! C’est un vrai tourbillon dans mon cerveau ! Je vois Julia revenir vers la voiture. Sa démarche est voûtée, comme si elle portait un poids terriblement lourd. Celui de la culpabilité ? Je sais que je devrais lui dire qui je suis, la menacer et lui interdire de s’approcher de mon homme. Mais je ne sais pas pourquoi j’éprouve de la compassion pour cette femme… Pourquoi ne suis-je pas simplement une garce égocentrique et insensible ?!

– Voilà, c’est fait ! Dans quelques minutes, vous pourrez reprendre la route !

– Vous n’auriez pas du payer. Combien je vous dois ?

– Ne vous inquiétez pas, c’est un cadeau. La station appartient à un de mes cousins. Je lui ai expliqué ce qu’il vous est arrivé, et il a décidé de vous offrir ce « nouveau départ » comme il dit.

– Pardon ?

– Oui, désolée, je m’explique. Chaque fois qu’un client vient acheter de l’essence, mon cousin Ben dit que c’est un nouveau départ. Bon, il faut dire que les automobilistes se font rares. Mais Ben aime bien philosopher sur les choses les plus banales du quotidien.

– Et bien, je dirais qu’il n’a pas tort. Je crois en effet que ça va être un nouveau départ pour moi…

Mais un départ vers quelle destination ?